Caravane de pèlerins, manuscrit des Maqâmât d'Harîrî Schefer (1237 - enluminure sur papier).
Quelles civilisations se partagent les territoires méditerranéens ?
Au VIIe et VIIIe siècle, la région méditerranéenne était le théâtre d'importantes transformations historiques et civilisationnelles. Voici un panorama des principales civilisations de la région pendant cette période.
1. Empire chrétien d'Orient (Empire Byzantin)
- Histoire : L'Empire byzantin, héritier de l'Empire romain d'Orient, était un puissant état centré autour de Constantinople. Il lutta contre les invasions perses et arabes.
- Civilisation : La civilisation byzantine était marquée par la continuité de la tradition romaine, avec des influences grecques. L'art, l'architecture et la bureaucratie étaient des éléments clés.
- Langue : Le grec était la langue officielle, reflétant l'influence culturelle grecque.
- Religion : L'Empire Byzantin était profondément chrétien, avec le christianisme orthodoxe en tant que religion dominante qui n'obéit pas au pape et est dirigée par des patriarches.
2. Empire islamique
- Histoire : L'émergence de l'Islam au VIIe siècle conduisit à la création d'un vaste empire s'étendant de l'Espagne à l'Inde.
- Civilisation : L'empire islamique était un centre de savoir, d'art et de commerce. L'empire était partagé entre des califes. Les califats étaient des centres de pouvoir importants.
- Langue : L'arabe était la langue du Coran et de l'administration, contribuant à la diffusion de la culture arabe.
- Religion : L'Islam se propage et devient la religion initiée par le prophète Mahomet (ou Mohamed) ; Le Coran est leur livre sacré. Les Arabes contribuent à l'évolution majeure de la science, la philosophie et la médecine.
3. Empire chrétien d'Occident (Empire carolingien)
- Histoire : L'Empire chrétien d'Occident, également connu sous le nom d'Empire carolingien, a été établi par Charlemagne au début du IXe siècle, unifiant une grande partie de l'Europe occidentale.
- Civilisation : L'Empire carolingien a combiné des éléments de la culture romaine avec les traditions germaniques. Il était caractérisé par une renaissance culturelle et éducative, souvent appelée la Renaissance carolingienne.
- Langue : Le latin était la langue administrative, et les langues germaniques étaient également importantes, formant les bases des langues modernes en Europe occidentale.
- Religion : Le christianisme catholique, introduit par les missionnaires, devint la religion dominante. Le pape est le chef de l'Église. Leur livre sacré est la Bible.
Ce bref aperçu montre la diversité et l'interaction des civilisations autour de la Méditerranée au VIIe et VIIIe siècle, marquées par des conflits, des échanges culturels, religieux et linguistiques qui ont façonné l'histoire de la région.
Expansion et déclin de l'empire
Début de l'expansion : L'expansion de l'empire arabe a commencé au 7e siècle après la mort du prophète Mahomet en 632. Les califes ont joué un rôle central dans la diffusion de l'islam par la conquête de vastes territoires. Ils voulaient, non seulement y diffuser l'islam, mais aussi unir les tribus arabes par un combat commun et étendre leur empire commercial.
La bataille de Talas a eu lieu en 751 entre les forces abbassides dirigées par Ziyad ibn Salih et les forces chinoises tang dirigées par Gao Xianzhi qui furent vaincues. La bataille s'est déroulée près de la rivière Talas, qui traverse les régions de l'actuel Kazakhstan, du Kirghizistan et de l'Ouzbékistan.
La bataille de Talas est importante en raison de son impact sur la diffusion de la technique de fabrication du papier. Selon certaines histoires, des prisonniers chinois capturés lors de la bataille auraient été les premiers à introduire la fabrication du papier dans le monde islamique, favorisant ainsi le développement de l'industrie du papier dans la région.
L'expansion de l'empire arabe a été une période clé de l'histoire qui a façonné la géopolitique du Moyen-Orient et de l'Europe. Les facteurs du déclin étaient divers, allant des revers militaires aux tensions internes, contribuant finalement à la fragmentation de l'empire en différentes entités politiques.
Organisation de l'empire :
L'empire arabe (constitué des territoires conquis) était organisé en provinces, chacune dirigée par un émir (un gouverneur). A la tête de l'empire, le calife, à la fois chef politique et religieux, disposait d'une puissante armée et de nombreux fonctionnaires, chargés de faire appliquer ses décisions dans tout le monde musulman. Les conquérants arabes ont souvent adopté un système d'administration qui a permis aux populations conquises de conserver une certaine autonomie, tant qu'elles payaient des impôts et reconnaissaient la suprématie politique et religieuse des Arabes.
De par sa position stratégique au carrefour de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe, avec un accès à la Méditerranée et à l'océan Indien, l'empire arabe contrôlait le commerce entre ces régions, accumulant richesses et prospérité. L'empire arabe devint immensément riche. Mais, trop vaste, l'Empire se divisa au 10e siècle en califats rivaux.
Fin de l'expansion :
Au milieu du 8e siècle, leur expansion fut arrêtée un peu partout.
Tableau du XIXème de Jean Steuben représentant Charles Martel à Poitiers (musée du château de Versailles).
- Bataille de Poitiers (732) : Egalement appelée bataille de Tours, elle fut un affrontement majeur entre les forces arabes et les Francs dirigés par Charles Martel, maire du palais à la cour des Mérovingiens. Les Sarrasins étaient armés de sabres, de lances et d'arcs, moins efficaces dans le combat rapproché que les épées courtes et les francisques utilisées par les Francs qui, de plus, montaient des chevaux plus puissants que ceux de leurs adversaires. Les Francs ont réussi à stopper l'avancée musulmane en Europe occidentale, marquant un tournant significatif dans l'expansion de l'empire arabe en Europe.
Description du feu grégeois, manuscrit de Jean Skylitzès ( historien byzantin du XIe siècle).
- Siège de Constantinople (717-718) : L'échec du siège de Constantinople par les forces arabes, a empêché leur avancée vers l'Europe de l'Est. Ce revers a affaibli les aspirations expansionnistes de l'empire arabe dans cette direction.
